la reliure de conservation

Retour vers une reliure fonctionnelle

la nécessité de refaire les reliures en vue de la fonctionnalité et de la bonne conservation, et non de l’esthétique, sauf celle inhérente à la correspondance de l’objet avec sa fonction." Emanuele Casamassima"

L’idée d’une telle reliure a émergée à la suite des inondations de Florence de 1966 où la bibliothèque Nationale a été complètement submergée. Roger Powell, Philip Smith et, ensuite, Christopher Clarkson et Sidney Cockerell firent parti de l’équipe de restaurateur venue du monde entier pour aider à la sauvegarde de ces collections extraordinaires.
Les ouvrages étaient mis à sécher parfois dans des conditions plus que précaires. Très nombreux sont ceux qui ont perdu leur couvrure ou dont la reliure et la couture n’ont pu être conservée.
De ce constat plusieurs observations et questionnements ont émergés.

En règle générale les collages (couvrures, apprêture de dos, gardes) s’étaient défaits. Les couvrures colorées avaient déteint sur les blocs textes environnants. Les papiers avaient gonflés, les cuirs et parchemin s’étaient quant à eux racornis et rétrécis entrainant de fortes déformations des plats et des coutures, les tensions pouvant entrainer des ruptures de support de couture.

Cependant, certaines techniques de reliures avaient mieux survécu que d’autres. Il s’agissait de reliures en papier d’apparence très simples dont la technique de réalisation ne nécessitait pas l’usage de colle.

Plusieurs enseignements ont été tirés de ses observations :

Des matériaux homogènes
Le papier se dilate avec l’humidification et (pour le papier fait main) reprends son format sans contrainte. Si le bloc texte est de même nature que le matériaux de couvrure, les deux composants de l’ouvrage vont réagir de la même façon : ce qui ne créer pas de tension au moment du séchage. A l’inverse, le parchemin après avec reçu une forte humidification rétréci, voir se ratatine entrainant avec lui de fortes tensions sur le bloc texte en papier et les supports de couture.

De la souplesse
La souplesse est une notion fondamentale pour la solidité car ce qui plie ne rompt pas.
La qualité des matières premières est essentielle pour la durabilité de l’objet. Il faut savoir identifier et tester les matières premières. Leur propriétés chimique d’une part en y incluant les capacités mécaniques propres à chaque besoin d’autre part.

Le lien plutôt que la colle
Ce qui est lié contrairement à ce qui est collé ne se défait pas sans action humaine. C’est pourquoi il faut privilégier l’attache, le lien plutôt que l’utilisation de colle.

Il existe plusieurs reliures de conservation
La reliure doit être adaptée à chaque ouvrage. Le format, la nature du papier, le mouvement du papier, l’épaisseur, le poids et surtout son usage sont autant de paramètres à prendre en compte.
Des reliures très simples en papier peuvent tout a fait être efficaces et remplir le rôle de protection de l’ouvrage, a condition que la nature du papier le permette. C’est pourquoi le moulin du Verger a mis au point un papier de couverture avec Christopher Clarkson afin d’assurer une bonne résistance mécanique à la déchirure, au fraottement , tout en conservant une belle souplesse.

https://journals.openedition.org/rbnu/5374?lang=en
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i18246567/la-bataille-de-la-nationale-apres-la-crue-de-1966


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